Tribune contre les enfants (dans la publicité)

« Les enfants, ça sert à rien. Faut les brûler, comme au Brésil. » – Didier Super.

Je ne saurais qu’être d’accord. Surtout quand, comble de l’ignominie,  on les utilise pour nous attendrir afin de nous vendre tout et n’importe quoi… Dans leur cerveau sous-développé, ils sont loin de se douter que leurs parents les utilisent pour payer les dettes de jeu de papa et les implants mammaires de maman.

N’allez pas penser que je me pose en défenseur de la cause infantile telle une Brigitte Bardot des grands jours, version « Arrêtez de tuer les chevaux où je m’expatrie en Russie ! » A ce propos, depuis cette histoire de lasagnes au cheval, les boucheries chevalines ne désemplissent pas, j’espère que ça te fait plaisir chère Brigitte…

Bref, revenons à nos moutons (dans la baignoire). Primo, un enfant, c’est con. Tout le monde s’émerveille devant l’intelligence d’un enfant, alors que tout le monde plaint un trisomique qui a pourtant le même âge mental. Ceci dit, il est difficile de jeter la pierre aux enfants (même si ça soulagerait) puisque la faute incombe à leurs géniteurs trop abrutis par les prouesses de leur projection miniature, qui elle ne ratera pas sa vie. L’enfant, c’est le degré zéro du libre-arbitre : tel caniche, il fait ce qu’on lui dit de faire et où on lui dit de faire. N’allez pas me dire que les enfants qui ont participé aux manifestations contre le mariage homo ont une quelconque conscience des enjeux en question, même s’il est évident que cette évolution sociétale ouvrira la porte (du bus) à de futurs Emile Louis. In vino Civitas. De fait, la combinaison de parents émerveillés par le moindre mouvement de leur rejeton et d’absence d’esprit critique chez un enfant, c’est la came du publicitaire du XXI ème siècle. On appelle ça le concept de l’enfant prescripteur. La stratégie est simple, on crée des publicités adressées aux enfants, qui vont par la suite faire chier leurs parents jusqu’à obtenir satisfaction. « Peugeot 806, la voiture que les enfants conseillent à leur parents. » Ca  vous rappelle quelque chose ?

Prenons un autre exemple concret, au hasard la publicité pour les Knacki : La mignonne petite fille réveille toute la famille pour conclure sur « Mais t’avais dit qu’on fera des Knacki ! » J’aimerais rencontrer le créatif qui a eu l’idée géniale de cette publicité repoussant un peu plus loin les limites du supportable, juste pour le mettre hors d’état de nuire. Un exemple valant mieux qu’un long discours, je vous laisse juger par vous-même…

Plaisant non ? Ma première envie après la vision d’une telle abomination est de la gifler avec une de ses Knacki, juste pour la faire taire. Radical, mais efficace. Je n’ai personnellement rien contre elle, mais l’utilisation d’images d’une fausse candeur pour vendre tout et n’importe quoi me donne envie de gerber dans le cartable de la petite dernière.

Globalement les publicités utilisant des enfants servent une version stéréotypée de la famille occidentale, encore plus mièvre qu’un épisode de la Petite maison dans la prairie. Maman va faire les courses pendant que papa est au travail pour nourrir toute la petite famille, le grand frère joue avec ses petites voitures pendant que la petite soeur fait préparer le repas à Barbie pour Ken quand il rentrera du bureau… Pétain en a rêvé, Kinder l’a fait. Et le pire c’est que nous sommes assez décérébrés pour que ce genre de publicité nous pousse à l’achat. C’est à désespérer du genre humain… Non madame, manger des Knacki ne vous ferra probablement pas retomber en enfance, vous aurez juste plus de cellulite à éliminer avant l’été (à moins que vos parents aient été assez cons pour vous en servir tous les dimanches et en faire votre madeleine de Proust, auquel cas je me propose de venir vous apporter l’extrême-onction, seule solution efficace à ce problème). Et toi petite, si tu ne veux pas finir obèse comme papa, tu ferais mieux de finir tes broccolis vapeur et d’arrêter les Kinder…

Fais pas ta morue, partage !

Christophe Barbituriques

Je suis en RTT quand mon écharpe est au pressing.