Acta est fabula

Paris, en l’an de grâce 2013 (sur le Grégorien hein !). Babylone recèle de beaux spécimens. Le monde va mal. Ras la trogne ! On divague… On dit vague ? On nage en plein chaos ouais ! C’est ambiant, sans relâche. La folie à portée de main comme priapisme virulent de notre chère société. Heureusement, à l’instar du Taser c’est non létal… enfin, faut voir. N’empêche que tout s’barre en couille. On est aux portes du réel en fin de compte. Comme si le traviole était une normalité, un mode de vie commun à nous autres, simples mortels. Pauvre France diront certains. « C’était mieux
avant que j’te dis. Le dernier truc qu’a eu de l’impact en France c’est Régine Cavagnoud ! C’est pour dire… » Mort aux Vaches. Le jour du 14 juillet, je reste dans mon lit douillet. Amis, ça me dépasse. J’dois pas évaluer… J’m’en fous.

Après ce torrent d’optimisme, courrons quelques années en arrière. A l’époque des châtiments psychologiques, des sévices moraux. L’époque du bon vieux bahut. Problèmes de robinetterie, La gloire de mon père, les sarbacanes, les fonctions, Le cancre, les bissectrices, Louis XIV, les colliers de nouilles, les boulettes de papier, Vercingétorix, la sun-belt. C’est la vie ! Ou pas… Rase-toi les pattes, les profs te tireront les oreilles. En passant, un bécot à Mme Vitriol, la fameuse, moi j’l’ai eu en CE1. Vieille bique ! Sal… Je m’égare. Au fond on s’est quand même bien marrés avec les zigs. Pas avec le fennec boutonneux, « la binocle » devenu sportif de haut niveau : sprinter à La Défense. Gomina, nœud double et Versace. Ça l’empêche pas de se carrer l’index entier dans l’pif en plein RER au gentleman ! Ni avec la petite grosse du dernier rang, je sais pas c’qu’elle fout maintenant, paraît-il qu’elle squatte un atelier d’artistes dans le 18ème… Le genre falzard crado du cul, pilosité d’une altermondialiste et des relents de chiottes d’autoroute. Oh ! y’en a un autre, un qu’était sympa pourtant mais il a pété en plein vol. Architecte, le gonze tout de noir vêtu sans oublier le col roulé, pétillant façon Benjamin Biolay avec le charisme de Patrick Fiori. Non mais je rêve ! On se croirait au rayon graines de chez BioCoop ! Comme quoi la vie est faite de surprises. Et là je cause pas du MoDem, du cancer, des impôts, des chanteurs Canadiens ou des écolos.

Faisons un bon dans le temps. Le boulot. Tu parles d’un travail ! Je ne m’étalerai pas sur le sujet. Et merde, sans déconner on est quand même payés à faire s’qu’on fait ou s’qu’on doit faire. Allons de l’avant, comme Guingamp mes petits ! Plus que quelques années à tirer. Un p’tit coucou à Fourniret du coup. L’enfoiré, pension complète et p’tit dèj au lit jusqu’à la quille. Le bon plan. Quand on voit Polanski ou DSK… des frimeurs ! Alors on viocquit les gars ! C’est Mich’ le boss ! Revenons aux moutons. « Faut bien cotiser… » m’a dit un jour un collègue extralucide. « Ben oui, mais ça fait chier… » qu’il continue. Sa galère à lui c’est le réveil. Le patron, un extralucide lui aussi, fait son show « Ecoutez, y’a une méthode simple le matin : un grand café, du courage et 1h de métro, enfantin ! » Moh voui ! Et bien dormir le soir… ça me fait gerber du cul ! Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, pas de Boogie-Woogie, jamais ! On oublie l’apéro, le devoir conjugal et Colombo, demain y’a école !

Pour finir après ces années à semer des points retraite, c’est la récolte, à la résidence Marthe Mercadier, au pavillon Lilas. « Marthe Mercadier ? Mais qui est-ce ? » En plus de ça y’a les couches, le deuxième col du fémur qui fout le camp et Bertrand Renard le déglingo. Pas grave, on voit plus rien, on entend plus rien, on se repose. On doit se rappeler des trucs cool. Les filles. La fille. Les bitures. Vercingétorix. L’aquaplaning. Si ça s’trouve, rien. Le fond, la forme c’est devenu une différence de points au scrabble. Puis un soir vient le dernier baiser, envoûtant, le genre Ricard-Contrex… Eh ben même pas ! La grosse d’à côté a cru qu’elle avait encore 20 ans ! Hop, une pilule bleue. Allez deux ! Royal au bar ! Ce soir c’est canicule…

         En attendant l’abonnement Audika, eh ben faut se débattre, et en plein ventre mou du classement ! Miss France, le Téléthon, le putain de chat, les tickets resto, le métro… Le métro, parlons-en ! Rester coincé une plombe dans ces abîmes sans fond… Avec à ma gauche, la fan de Rihanna, sponso Biactol avec le derrière de sa mère. A 15 piges, merde ! La bouteille d’Orangina qui se tord la cheville même assise. A ma droite, planqué derrière ses pages saumon, l’aristo, regard de poisson mort, veste en velour piqué fin et mèche rabattue sur une gueule de traître. A l’air libre, festival. Un concert imperturbable. Les klaxons débiles des énervés de la semaine. Ne jamais leur filer un flingue, ça virerait « Colombine » ! Constat amiable à grands coups de pruneaux dans le citron façon OK Corral ! L’instinct de survie, où quand Bertrand Cantat joue du pare-chocs avec La Trintignant. Bref, on s’esbroufe, on pinaille, on se touche, on hurle, on plaide non coupable… des copulateurs sans  conscience, des lâches. On a qu’à continuer, faire le jeu. On trouve ses plaisirs où on peut, des p’tits trucs qui vous foutent la patate. La sauce andalouse, Xhamsters, les happy hours, les jupes courtes ou le café clope du matin. Tout ça pour dire que la vie est un long fleuve tranquille. C’est notre sermon d’hypocrite. Acta est fabula.

Emporio Armaninejad

Fais pas ta morue, partage !

Emporio Armaninejad

J'aime quand le rhum menthe à la tête, comme Maître Dupont-Mojito.