Politiquement pop’ – 1/2

C’est sans appel, la politique ne passionne plus les foules et la majorité des jeunes français semble afficher une défiance sans précédent envers la classe politique. Certes, c’est cette même jeunesse française qui a placé JUL en tête des ventes d’albums, ce qui dénote une certaine altération de ses capacités de jugement… Mais l’objet de cet article n’est pas de faire l’apologie d’un despotisme éclairé.

Désormais, les tant redoutées discussions politiques entre la poire et le fromage ont déserté les repas familiaux. Où sont passées ces scènes de joutes verbales déchaînées entre le tonton raciste et la cousine gauchiste, avant que la soupière ne finisse sur la tête de mamie ? Tout le monde a fini par décrocher, tel un le Copéiste un soir de premier tour de primaire. Sauf Christophe Barbier. Bien qu’il ait récemment montré des signes évidents de démence.

Il faut dire que bien souvent, le débat politique se résume au commentaire lapidaire des tweets du camp adverse sur un plateau télé entre l’arrivée de la miss météo et une pastille pseudo humoristique écrite par un suricate nain sous Prozac. Pour la confrontation argumentée de points de vue sur des sujets de société, on ne repassera pas. La soif de pouvoir a transformé les convictions politiques en variables d’ajustement dont le curseur se déplace au gré des études d’opinion. Mais après tout, si vous pouviez mettre quelques deniers publics de côté pour vous faire construire une piscine olympique sertie de joyaux, vous le feriez non ?

Avant que Duhamel ne s’en mêle, il est important de préciser que cet article en 2 parties n’a aucune espèce de prétention. Il vise simplement à constituer la compile de la politique française, avec une chanson pour représenter chaque grand groupe parlementaire. L’objectif n’est donc pas de faire une comparaison rigoureuse, détaillée et encore moins objective du programme de chaque formation, dans la mesure où je n’ai lu que celui de Jean Lassalle, le seul homme à même de relever la France avec sa poigne d’ours béarnais.

Les éminents spécialistes de la politique française ou enragés de tous bords trouveront que cet article verse dans le café du commerce en apportant une nouvelle pierre à l’édifice du « Tous pourris ».  Si tu es un Jean-Michel à l’accent méridional, un Yves à la calvitie naissante ou un·e farouche pourfendeur·euse de l’abstentionnisme (« parce qu’il y a des gens qui sont morts pour tu aies ce droit ! »), sache qu’il est encore temps de quitter cet article pour t’épargner quelques reflux biliaires. En effet, tu jugeras certainement cette logorrhée indigne de l’idée que tu te fais du débat politique (oui, cher débris de Meaux, j’ai aussi honte en pianotant sur mon clavier que tu devrais l’avoir lorsque tu te la joues Mozart de comptoir).

Mais si tu es toujours parmi-nous, voici la première partie de notre compile Politiquement Pop’, avec cette semaine le Parti Socialiste, Europe Ecologie Les Verts et la France Insoumise. Branche ton sonotone, ça va zouker dans l’hémicycle. Pour écouter la playlist, c’est par ici.

Le Parti Socialiste (PS)

Que dire ? Pas grand chose de plus que le projet inexistant de ce parti moribond. Ce tragique Soaplférino commence au coeur d’un parti déchiré par les ambitions personnelles des différents protagonistes, alors que le héros, qui se posait fièrement en rempart contre la finance ennemie trahissait les siens, changeant de cap, pointant sa boussole vers le Crédit du Nord, en pleine forêt de Gattazland. C’est le point de départ d’une grande bataille arbitrée par un Camba’ sans malice, juché sur sa palette rouge, entre les francs-frondeurs Montebourgeois et la garde Vallsiste. Cette guerre finit par décimer un parti sclérosé en mal d’identité et de propositions, littéralement balayé par LREM qui a réussi à regrouper sous son étendard les arrivistes de tous bords qui ont préféré renoncer à leurs convictions et à leur honneur plutôt qu’aux bancs moelleux de l’Assemblée. Ainsi s’engagea la Val(l)se des faux-culs.

La chanson pour le PS : Manureva – Alain Chamfort

Europe Ecologie Les Verts (EELV)

« Dis Manu, vu que cousin machin il est parti, je me disais que peut-être euh… ? Enfin voilà quoi, j’attends dans la haie si tu as besoin de moi. »

Existe t-il encore de vrais écologistes en France, ou EELV est-il simplement devenu une sorte de télé-crochet où les candidats doivent démontrer leur opportunisme et leur cynisme pour décrocher le graal : une place dans un gouv-band, quelque soit son bord politique ? En dehors du comportement déplacé de Jean-Vincent, c’est plutôt par les luttes intestines pour la direction du parti et par une certaine propension à se renier que s’illustrent les sommités vertes (et pas mûres). Pourquoi s’embarrasser d’états d’âme lorsqu’on a l’opportunité de siéger à Matignon tous les mercredis matins, même si l’on était « opposé » à ce même gouvernement quelques mois auparavant ? A quand un écologiste enfin prêt à défendre la filière nucléaire plutôt que ces saloperies de panneaux solaires qui polluent le paysage et font rôtir les pigeons ? Saluons à ce titre la performance de Nicolas Hulot qui a réussi à avaler un terrarium de couleuvres entier avant de se décider à quitter son poste de ministre. Pas très éco-friendly.

La chanson pour EELV : L’opportuniste – Jacques Dutronc

La France Insoumise (FI)

Heureusement, il existe dans ces cieux obscurs une lueur d’espoir, que dis-je un homme providentiel : Captain Méluche. Son super pouvoir ? Un culte de la personnalité associé à un dédain manifeste. Qu’importe, cette incarnation vivante du tout-à-l’égo revendique « user sa vie » à défendre le peule. Il ne fait partie de cette caste d’oligarques qui ont gouverné le pays jusqu’ici. Même s’il fut jadis un défenseur du traité de Maastricht, qui a posé les jalons de l’Europe libérale telle que nous la connaissons… Mais les temps ont changé et son siège dans l’hémicycle s’est décalé sur la gauche. Il fait désormais dans le populaire et le populisme. Au temps y aller franco pour gagner en labour-credibility en optant pour un crédit Cofidis pour financer son programme à 273 milliards.

Flanqué de son fidèle acolyte Alexis Corbière, qui n’hésite jamais à pousser le bouchon trop loin, il lutte pour rendre la société plus juste et plus moustachue, grâce à la force de l’alliance bolivarienne. Quand on voit la situation du Vénézuela, « source d’inspiration » de la FI, ça donne vraiment envie.

Son autre combat se joue contre les méchants médias à la solde de la caste dirigeante et du grand capital, malgré le fait que Raquel Garrido soit partie rejoindre l’alliance bolloréenne. Certes, la plupart des médias français est détenue par de grandes puissances financières. Ces mêmes médias lui assurent pourtant une belle couverture lorsqu’ils relaient ses frasques de Marchais du dimanche. Mais pourquoi s’embarrasser de nuances ? Autant balayer toute contradiction en jetant l’opprobre sur les « médias menteurs » qu’il flanquerait bien devant un tribunal pour la peine. Le tribun a beau fièrement utiliser la lettre « phi » en guise de blason, nul besoin de se mettre à la recherche de la vérité, puisqu’il la détient déjà. Dommage qu’il ne soit pas né en Grèce pendant l’Antiquité, il aurait pu faire gagner pas mal de temps à Platon, qui aurait ainsi pu se la couler douce.

Heureusement, récemment, LeMédia a été créé pour donner une vision non altérée de la vérité. Il s’agit d’une une web-TV qui se définit comme « libre, citoyenne et indépendante » (donc officiellement sans lien direct avec la FI). La Pravda si je mens, LeMédia n’a rien à envier aux téléfilms dramatiques qui ponctuent les après-midis de TF1 ! Entre attaques fratricides sur la place publique, accusations de méthodes de management musclées et de licenciement brutal ou l’ex-directrice qui est soupçonnée en interne d’avoir facturé sans accord préalable certaines de ses prestations, c’est un joyeux bordel en moins de 9 mois d’existence… Tu veux gérer la France ? Commence par gérer ta web-TV. Ah non, au temps pour moi, elle est indépendante.

La chanson pour Mélenchon : L’agitateur – Jean-Pascal

Découvrez la suite de cet article avec LREM, LR et RN.

Fais pas ta morue, partage !

Jean-Jacques Gourdin

Je suis le maton de la station, prends garde à mes coups de bâton. Viens dans le poste, je vais te faire des bosses.